11 NOVEMBRE 1940

87 témoignages de Maurice Schumann, Amiral Philippe de Gaulle, Gérard Calvi, Jean de Lipkowski, Geneviève Antonioz-de Gaulle, Pierre Lefranc, Michel Droit, Pierre Messmer, Maurice Druon, Paul Guth…

Note officielle parue dans les journaux du 10 novembre 1940 : “La préfecture de police communique : les administrations et les entreprises privées travailleront normalement le 11 novembre à Paris et dans le département de la Seine. Les cérémonies commémoratives n’auront pas lieu. Aucune démonstration publique ne sera tolérée”.
Il n’y eut d’abord que quelques incidents épars, plus ou moins clandestins, puis tout s’amplifia jusqu’à des affrontements sanglants dans la soirée, dans le quartier de l’Etoile. Ce n’était pas prévu, c’était prévisible, mais ce qui l’était beaucoup moins, c’est que les choses allaient prendre la forme d’un combat à la façon de David contre Goliath. Les forces d’occupation plus ou moins soutenues par la police française affrontèrent des groupes d’étudiants et de lycées, venus en potaches chahuteurs, pas forcément engagés politiquement, mais vite confrontés à une violente répression, contre laquelle ils n’étaient pas armés. Excellent document auquel on peut reprocher l’absence d’un commentaire général, même succinct, qui rappelle la particularité de cet historique 11 novembre 1940. Seuls ceux qui “savent” apprécieront du premier coup la qualité du montage qui restitue avec intelligence la progression inattendue de ce qui commença comme un monome insolent pour finir en guérilla (réelle, pas en guéguerre de cour de récréation).
Le mot de résistance n’a pris son sens que plus tard, mais c’est ce jour-là qu’elle est née. Quand on voit quels en ont été les acteurs, comment se sont déroulés les faits, telle une boule de neige qui roulant, roulant, serait devenue avalanche, ce disque a une valeur exemplaire et universelle.
Gérard Foreau - Ecouter Voir

La jeunesse, c’est d’abord la passion de la liberté.
Jacques Chirac-Président de la République

[…] Vous êtes des héros et vous êtes des héros tranquilles, des héros qui ne se rendent pas compte de leur audace. C’est ça qui est merveilleux. C’est l’illustration du caractère français dont le courage est tellement évident qu’il n’est même pas besoin de la souligner.
Paul Guth

[…] Ca arrive dans l’histoire que l’image réelle, l’expression profonde d’un pays, ne soit pas la majorité mais au contraire une minorité, une minorité qui s’engage tellement qu’elle finit par avoir raison, ce qui est arrivé d’ailleurs à  ceux qui se sont révélés comme cela. A ce moment-là, la réalisation de la France, c’est l’étudiant qui remonte les Champs-Elysées, qui se fait arrêter, qui risque tout de même d’être tué comme otage, qui est blessé aussi.
Geneviève Anthonioz-de Gaulle

 
Edition : Institut des Archives Sonores pour Frémeaux & Associés.