Le serpent : quel drôle de nom pour un instrument de musique! Et pourtant... De la fin du seizième à la fin du siècle dernier, ce curieux tube fait de bois recouvert de cuir joint sa voix à celles qui entonnent le plain-chant dans les églises. Abondamment décrié par les musiciens modernistes du dix-neuvième (parmi lesquels Berlioz), le serpent tombe dans l’oubli, supplanté par l’ophicléide, puis par le tuba. C’est cette injustice profonde envers les qualités réelles de l’instrument qui suscite aujourd’hui la curiosité du tubiste Michel Godard. En l’associant à la voix, conformément à sa vocation première, et d’autre part aux embouchures modernes de même registre (tuba, bien sûr, et même ophicléide), “Le Chant du Serpent” offre à l’objet maudit une renaissance inespérée dans un répertoire tout neuf. Et les références littéraires, loin de détourner de la musique, nous entraînent dans un monde poétique où l’imaginaire salue avec humour les retrouvailles jubilatoires de l’art vocal – sous toutes ses formes – et du reptile-à-musique.' Arnaud Merlin - France Musiques
La beauté vient autant de la réflexion et de l’intelligence que de la sensibilité. Les lents et sinueux mouvements s’inscrivent, comme dans le sable, en mémoire : il y a quelque chose de fondamental là-dedans.Le quotidien du médecin Bien sûr, on retrouvera, ici ou là dans “Le chant du Serpent”, l’influence du jazz, du reggae, de certaines musiques contemporaines, expérimentales, brésiliennes, mais la liberté reste, tout au long de cet album inclassable, si souveraine que l’on se prend à traverser les “influences” en question, sans s’y attacher, presque sans perdre de temps à les reconnaître, pour poursuivre, hypnotisé, l’expérience surréaliste et quelquefois humoristique, à laquelle nous convie le tubiste et son petit groupe. Bref : un régal pour tous ceux qui apprécient de ne pas toujours ré-entendre ce qu’ils connaissaient déjà, pour tous ceux qui aiment être étonnés. Michel Godard réalise une étonnante fusion entre musique ancienne, musique contemporaine, jazz traditionnel et musique populaire au parfum latino-américain. Plus qu’une simple curiosité, cet album s’impose, par la variété de ses climats, comme l’une des réalisations les plus originales de ces dernières années. C.L. - Jazz in Time
Droits : Groupe Frémeaux Colombini, cessionnaire de la Lichère.
Liste des crédits sur ce CD :
Godard Michel, Contreras M, Gismonti E, Flaubert , Jordon Roman, Deschepper P, Puig M, Marais G, Prigent J F, Michel Godard, Johnson J, Bsiri L, Bsiri. L