Quel meilleur exemple pourrait-on avoir de l'art d'Abdullah Ibrahim que cette 'Autobiography' que le pianiste considérait à l'époque comme son plus beau concert solo ? Comme le titre du disque l'indique, c'est bien toute l'histoire, la culture, les rencontres et les interrogations du musicien qui défilent dans cet extraordinaire voyage parcouru d'une traite et sans essoufflement. Ibrahim saute d'un thème, d'un air, d'une mélodie à l'autre comme on esquive les flaques d'eau, sans aucune rupture dans la continuité et la logique de sa pensée musicale. On a l'impression que, à l'intérieur de lui-même, il a reconstitué, réorganisé, recomposé en n'en conservant que l'essentiel, toute sa culture et son évolution depuis son enfance : musiques et chants populaires sud-africains, récréatifs (danse, fête) comme fonctionnels (hymnes, marches) qui rythment la vie, jazz noir américain, musique classique européenne...Tout cela produit un mélange musical parfaitement construit et cohérent. Jamais, malgré l'abondance de pièces qui se suivent, on a l'impression d'une juxtaposition, d'un collage. Aucun morceau n'est 'escamoté' pour passer au suivant, tous ont leur place, leur fonction, leur rôle et leur signification dans l'architecture de cette grande fresque. Ce sont des déferlements de graves qui grondent, de puissantes vagues qui roulent, des étincelles colorées qui éclatent, des agrégats de notes touffus, ou bien de calmes méditations, de tendres et profondes mélodies, des appels nostalgiques suivis de brusques résolutions, des rêves d'espoir, des chants inlassablement répétés... On se recueille puis, après quelques pas, on est emporté par la danse... presque la transe avant que la paix ne s'installe et que l'harmonie enfin règne. Suivons en les lisant les titres des morceaux pendant qu'ils sont joués, remarquons comme tous s'enchaînent et s'entrecroisent naturellement, écoutons comment un foisonnement harmonique et rythmique très marqué annonce un hymne typique qui lui-même se transforme en standard de jazz ! Découvrons comment Ellington et Monk sont totalement absorbés et rendus avec une respiration différente. Jean Buzelin
What Really Happened In The Cornfiels Is That The Birds Made Musical All The Day And So I Let A song Go Out Of My Heart At Duke’s Place - Anthem For The New Nations • Biral • Gwidza - Yukio-Kahlifa - Intro Liberation Dance • African Marketplace - Tokai - Llanga - African Sun • The Dream • Liberation Dance • Did You Hear That sound ? - Our Son Tsakwe - The Wedding - I Surrender Dear - On Day When WeWere Young • Drop Me Off In Harlem • Take The A Train - Coming On The Hudson - Moniebah • Little Boy • Cherry • Ishmael - Mannenberg - Children Of Africa/Banyana - Peace-Salaam - Amthem For The New Nations • Khoisan.