Si avanie et framboise sont toujours les mamelles du destin, bien curieux celui qui aujourd’hui fait se télescoper la loufoquerie de Boby Lapointe et l’humour du pianiste suisse René Bottlang. Insolite mélange auquel, pour napper le tout d’une franche dose de surréalisme, l’anglais Phil Minton est venu prêter voix forte en chantant des textes dont le sens lui demeure à jamais indéchiffrable malgré les efforts de traduction des uns et des autres. “Boby Lapointe était un homme libre et de fait, il ne devait s’entendre qu’avec des hommes libres. Aussi je n’ai eu aucune peine à prendre la liberté de me perdre dans son univers, dans ses ambiances bucoliques, dans ses bistrots et ses quartiers, où le rêve se dispute à la vie, l’amour à l’humour, pour concevoir une musique qui lui ressemble” explique René Bottlang en évoquant l’alchimie. Voilà pour l’esprit. Le reste, bien sûr, est une question d’écriture, pas toujours simple. Difficile en effet de s’inspirer de la musique elle-même, souvent réduite à sa plus simple expression. “J’ai utilisé les mots comme une musique, c’est pour ça que j’ai fait appel à Phil Minton, qui ne parle pas le français et procède pratiquement par onomatopées”. L.A - Sélection du mois Classica
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